Sportsbet, la plus grande société de paris d’Australie, a été reconnue coupable d’avoir enfreint les normes du secteur en diffusant une publicité à la télévision pendant un match de football australien.

La publicité en question met en scène un homme affalé sur son canapé à la maison, sur son portable, vêtu de vêtements peu élégants. Le moment fort de la publicité survient lorsqu’il est représenté en train de gagner un pari multiple et qu’une voix off déclare : “vous avez l’impression d’avoir enfin réussi”. L’homme est ensuite téléporté à une cérémonie de remise de prix, désormais vêtu d’un smoking. Il remporte le prix fictif “le pari multiple le plus remarquable” sous les applaudissements du public.

Un téléspectateur a déposé une plainte auprès de l’organisme de surveillance de l’autorégulation de la publicité, Ad Standards, qui a déclaré que Sportsbet s’appuie sur :

(…) l’idée fausse et dangereuse selon laquelle vous n’êtes qu’à un seul pari près de “gagner gros” et donc de “gagner” la reconnaissance de vos amis et de votre famille.

Cette publicité a donné lieu à plusieurs autres plaintes faisant état d’un certain dégo?t et d’accusations d’insensibilité à l’égard du jeu compulsif, un problème croissant qui touche la nation océanienne dans une mesure sans précédent.

Le jury de l’Ad Standard a analysé la publicité à la suite des plaintes, en utilisant une approche comparative intégrant le code de conduite de l’industrie de la publicité en matière de jeux d’argent. Le jury a mis en avant le fait que Sportsbet ne garantissait pas la victoire, mais que la publicité donnait l’impression que les jeux d’argent “pouvaient améliorer l’attractivité et l’image de soi”.

Le panel a expliqué son raisonnement dans une série de déclarations :

Bien qu’il s’agisse d’un scénario imaginaire, le jury a estimé que la publicité montrait que l’image de soi de l’homme s’était améliorée après sa victoire et qu’il se sentait plus séduisant.

Sportsbet a rejeté ces accusations dans une déclaration qui nie avec véhémence toute violation au code des paris de l’industrie, que ce soit dans le fond ou dans la forme.

Selon Sportsbet, l’adulation dont le joueur fait l’objet dans la publicité n’est pas excessive et ne contribue pas à accro?tre son attrait sexuel. Ces allégations ont été qualifiées d’infondées.

Ces arguments seraient mal per?us, tout comme l’ont été des déclarations similaires formulées par les deux parties en 2019. De telles questions n’ont pas encore eu de répercussions réglementaires sérieuses. Toutefois, plusieurs auditions, enquêtes et investigations de Commissions parlementaires sont actuellement en cours. Plusieurs recommandations visant à renforcer les réglementations déjà strictes sont attendues concernant le volume, le contenu et la nature générale de la publicité pour les jeux de hasard et d’argent.

Cette décision intervient dans le cadre d’une campagne nationale visant à réprimer ce secteur d’activité qui pèse 25 milliards de dollars et dont les enjeux, tels que le jeu compulsif et le blanchiment d’argent, doivent être pris en compte.

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