Le raid de la police ciblant un groupe d’escrocs de Clark Freeport, qui a abouti à la libération de plus de 1 100 travailleurs réduits en esclavage, a également donné lieu à une série de mesures mises en ?uvre par PAGCOR. Il y aura notamment un gel des demandes d’autorisation des opérateurs de jeux en ligne dans cette zone et la création d’un organisme consultatif en matière de sécurité.
Dans une annonce faite le vendredi 9 juin, la Société philippine d’amusement et de jeux (PAGCOR) a annoncé sa collaboration avec le ministère de la Justice et avec divers organismes chargés de l’application de la loi, en vue de la formation du Conseil consultatif sur la sécurité de Clark (Clark Security Advisory Council). Ce Conseil a pour but de soutenir et d’orienter la Société de développement de Clark (CDC ou Clark Development Corporation), qui supervise la gestion de la région.
Suite aux recommandations initiales du Conseil, la Clark Development Corporation a décidé de suspendre temporairement l’acceptation des demandes de licences des opérateurs de jeux d’argent en ligne (POGO) nouveaux et existants. C’est ce que l’on peut apprendre des déclarations de la présidente et directrice générale de la CDC, Agnes Devanadera.
L’implication de Clark dans l’accélération du traitement des visas pour la main-d’?uvre étrangère fait également l’objet d’un examen et d’un processus de révision, comme l’a souligné Mme Devanadera.
Lors d’une conférence de presse, elle a insisté sur l’importance de faciliter les opérations commerciales dans la zone, en déclarant : “Bien s?r, nous nous attachons à promouvoir la liberté de faire des affaires dans la zone, et c’est pourquoi nous nous effor?ons de traiter toutes les demandes aussi rapidement que possible. Toutefois, à la lumière des récents abus, nous devons tirer les le?ons de nos expériences et resserrer les rênes”.
Jessa Fernandez, vice-présidente adjointe de PAGCOR chargée de la conformité, a révélé qu’une série de modifications des politiques POGO, qui devait à l’origine être achevée à la mi-juin, a été accélérée à la suite de la descente à Clark Sun Valley le 4 mai.
En réponse au raid, M. Fernandez a présenté deux changements importants qui ont été incorporés dans le manuel d’exploitation des détenteurs de licences POGO, avant qu’un ensemble plus large de réformes ne soit adopté.
La sous-licence, une pratique courante à Clark Freeport et parmi les POGO et les sociétés de soutien, a effectivement cessé d’être une pratique officiellement acceptée pour les POGO à la suite du raid.
M. Fernandez a exposé les conséquences pour les détenteurs de licences ou les prestataires de services surpris à octroyer des sous-licences ou à permettre à des entités non autorisées d’utiliser leurs licences ou accréditations délivrées par PAGCOR : “ils feront l’objet d’un ordre de justification et seront passibles d’une amende de 50 000 dollars”.
“Si les violations sont avérées, leur accréditation ou leur licence sera rapidement révoquée” a-t-elle déclaré avec fermeté.
Fernandez, qui s’exprimait en tagalog, a reconnu que PAGCOR n’avait pas accordé beaucoup d’attention à ces questions par le passé. Elle a rappelé la nouvelle rigueur de l’organisation dans le contr?le des activités, comme l’a traduit le groupe de presse Rappler.
Suite à l’annulation de la licence PAGCOR de Sun Valley Clark Hub Corp et CGC Technologies – des entreprises qui étaient impliquées dans l’hébergement du groupe de criminels Colorful and Leap Group Company – il ne reste plus qu’un licencié POGO autorisé à Clark (ainsi que quatre fournisseurs de services), comme le précise une déclaration de PAGCOR de lundi dernier.
Fin mai, Oriental Game – un acteur important de l’industrie du jeu en ligne lié au magnat philippin du jeu Kim Wong – s’est vu infliger une amende de 350 000 dollars par PAGCOR pour n’avoir pas supervisé les opérations de Sun Valley Clark Hub Corp, une société affiliée qui a transformé le complexe en une “plaque tournante du POGO”.
La récente répression à Clark vient s’ajouter à une série de revers pour le secteur des jeux d’argent en ligne tournés vers l’étranger, qui a beaucoup souffert des restrictions liées à la pandémie, des menaces du gouvernement chinois, du durcissement de la réglementation et des pressions exercées par plusieurs sénateurs pour que le secteur soit complètement dissous.
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